ALLO
Un hôtel abandonné aux Villards-sur-Thônes, en Savoie.
Tout est déglingué. Tout suinte. Des couloirs défoncés, un sol qui craque, des plafonds effondrés.
Le silence habité d’un lieu vidé trop vite. Ou pas assez.
Tout est déglingué. Tout suinte. Des couloirs défoncés, un sol qui craque, des plafonds effondrés.
Le silence habité d’un lieu vidé trop vite. Ou pas assez.
Dans chaque chambre, un même téléphone.
Fixé au mur comme une relique, témoin muet d’un passé aux lignes coupées.
Les papiers peints changent — fleuris, criards, rétros, tagués — mais le combiné reste, obstinément présent.
Même modèle. Même époque.
Fixé au mur comme une relique, témoin muet d’un passé aux lignes coupées.
Les papiers peints changent — fleuris, criards, rétros, tagués — mais le combiné reste, obstinément présent.
Même modèle. Même époque.
Ces objets semblent attendre encore un appel qui ne viendra pas : un "allo" désespéré, un "t'es encore là", un "ne raccroche pas", un "je t'aime mon amour", un "tu reviens quand ?", un "elle est à quelle heure la réunion demain ?" ou autres "raccrochez, c'est une horreur".
Quelque chose persiste ici, comme une mémoire bloquée à réinventer à l'infini.
